La vigne : Morphologie
Dans ce premier guide, nous allons éclaircir ce qu’est la vigne morphologiquement.
Il faut savoir que la vigne est une liane de la famille des vitacées, elle appartient au genre Vitis qui regroupe des arbrisseaux ligneux de l’hémisphère nord, donnant annuellement des sarments et toujours pourvus de vrilles.
A l’origine, elle est issue de vignes sauvages domestiquées dans l’antiquité par nos ancêtres (Vitis Vinifera Sylvestris).
Les cépages sont des variétés de vignes, ils sont sans doute le fruit de mutations et de sélections progressives qui ont accompagnés les mouvements de population et l’extension de la culture de la vigne. Les croisements ont eu pour but de résister aux climats variés du monde. On compte entre 6 000 à 8 000 cépages dans le monde, de quoi déguster de nombreux vins différents !
Nous détaillerons dans un prochain article les cépages et leurs histoires.
Un peu d’histoire
Depuis la fin de XIXe siècle, la plupart des vignes cultivées sont composées d’un greffon, partie aérienne qui possèdent les caractéristiques du cépage et d’un porte-greffe, la partie racinaire.
Mais pourquoi ?
Tout simplement parce que dans les années 1960, la culture a considérablement changée à cause d’un phénomène venu d’Amérique du Nord : le puceron Phylloxera. Ce puceron attaque les racines et interrompt l’écoulement de sève provoquant la mort de la plante.
Pour éviter la prolifération déjà bien avancée de ce puceron, les viticulteurs français décident de greffer leurs cépages (partie aérienne) sur des porte-greffes américains qui résistent naturellement au Phylloxera. Voilà pourquoi toutes nos vignes sont aujourd’hui greffées à l‘exception d’une minorité que l’on appelle « Franc de pied ». Ces dernières sont plantées dans des sols sableux qui ne permettent pas au puceron de se développer et d’attaquer les racines. Le porte-greffe américain n’est donc pas systématique dans ce type de sol.
Vous aurez donc compris que le greffage a mené à la création d’une plante formée à partir de deux espèces : américaine et européenne. Le vigneron qui souhaite planter de la vigne ne se contente pas de choisir le cépage mais aussi le porte-greffe. Certaines combinaisons marchent mieux que d’autres et sont plus résistantes contre certaines maladies ou encore plus productive. Tout dépend de l’objectif de production du vigneron et de sa parcelle.
Partie aérienne :
La vigne se nourrit à 70% par sa partie aérienne (assimilation du carbone, lieu de stockage des réserves) et 30% par les racines (absorption de l’eau et des minéraux).
La partie aérienne se constitue du tronc qui varie selon le type de taille pratiqué par le vigneron mais aussi de l’âge de la vigne, des rameaux, des bourgeons, des feuilles, vrilles, inflorescences et les grappes.
Les rameaux se distinguent par des primaires (rameau de l’année) et secondaires (poussant sur le primaire).
Les bourgeons :
l’apical situé à l’extrémité du rameau primaire
Bourgeons du vieux bois qui donnent des pampres souvent coupés à l’ébourgeonnage
Bourgeons axillaires : prompt bourgeon et bourgeon dormant. Le prompt bourgeon se développe uniquement si la cep est vigoureux*. Le bourgeon latent (=dormant) est gardé pendant la taille d’hiver pour donner les prochains rameaux primaires.
C’est une plante acrotone, c'est-à-dire qu’elle grandit par le haut, les bourgeons les plus à l’extrémité se développent en premier.
Les feuilles, quant-à-elles, comporte 2 parties : le pétiole et le limbe. C’est au niveau de ce dernier que se déroulent la photosynthèse mais aussi les activités physiologiques comme la respiration et la transpiration (régulation de sa température). Le pétiole, lui, permet le passage de la sève.
Les vrilles permettent à la vigne de s’accrocher et sont insérés à l’opposé des feuilles comme ci dessous :
Les grappes ont une morphologie différente selon le cépage.
*Vigueur de la vigne : correspond à la vitesse de croissance et à l'exubérance du feuillage.
Les racines
Leur rôle est multiple :
Ancrage dans le sol de la plante
assure un rôle nutritionnel en eau et en éléments minéraux, l’absorption se fait par les radicelles
Transporte la sève
Constitue une partie des réserves de la vigne
Le système racinaire n’est pas pivotant (une racine descend verticalement et des racines secondaires poussent sur les côtés) mais fasciculé : plusieurs racines sont émises du sarment.
Son développement dépend avant tout de 4 facteurs : les conditions du milieu, le type de porte-greffe, les maladies et les pratiques culturales.
Il se déroule en 3 phases : la colonisation du milieu avec l’expansion des racines (jusqu’à 15 ans), puis la densification du système racinaire (15-25 ans) et enfin le vieillissement (faible développement des racines, baisse progressive de l’alimentation de la plante et de la vigueur).
Ainsi s’achève ce premier guide, n’hésitez pas à commenter et partager !